jeudi 31 juillet 2008

Conversion ou Inversion?


...plutôt la deuxième, pour répondre au mot de V que j'ai trouvé ce matin et qui me demande à quoi me serais-je convertie.

Il eût été trop facile de lui répondre de manière triviale. Et comme je n'avais rien prévu pour ce matin, sauf faire un tour rapide au marché de Wasemme pour m'acheter des olives de la menthe ma provision d'huile d'argane un ramasse-poussière un magnifique cd de tajwid que j'ai trouvé chez un beau gosse de marchand, grand, tout propre, lequel a cru que j'étais métisse et a commencé à me dire des choses incompréhensibles, je crois déjà en une promesse de mariage chuchotée comme ça, entre un étalage de courgettes et des olives piquantes...
bref, j'avais le temps de réfléchir à la remarque de V et d'évaluer la possibilité de remplacer, dans mon profil, 'convertie' avec 'invertie'.
Voici pourtant, et cela m'oblige à un temps de réflexion ultérieure, la couverture du Carnet d'une invertie de Nicole Autrain, roman clandestin publié par Losfeld datant de 1948-50, réédité par l'excellent Musardine précédé d'un autre bref romain indécent d'une certaine Jeanne d'Asturie, alias Jean Cau, collaborateur de Jean-Paul Sartre.
Je partirai à la recherche de Nicole Autrain et j'en saurai peut-être plus sur son inversion, fort différente, je crains, de la mienne.

mercredi 30 juillet 2008

Sorties d'été


De ces temps de lourdes chaleurs, faites comme mon chat, pieutez toute la journée (et réveillez-vous pour manger et pour câlin).

L'insoutenable légèreté d'un été










MY vers mon âge, ou un peu plus
les indiens de Schuon
l'époque Coco
il Manifesto di Manzoni
le Satori de Calaferte (et de Yourcenar peut-être)
Ghérasim Luca+chat
la première édition des Poèmes d'Armand Robin

Mon ancien goût pour l'énumération revient - je ne sais d'où, mais je me souviens qu'au lycée j'écrivais des poèmes-énumération en style borgesien/prévertien. Les garçons de ma classe se moquaient. Dans un de ces poèmes, j'avais écrit l'occaso, terme littéraire pour le couchant, et encore aujourd'hui un ou deux méchants, en Italie du Nord, peuvent se permettre de m'appeler l'occaso, en évoquant la moquerie d'antan...

J'arrête les énumérations pour aujourd'hui.

L'heure de la méditation (sans images) arrive.
Faute de mieux.

Résisterai-je devant la tentation de Ton Image dans Mon Lit?

Il y a dans mon lit/la forme de ton corps/endormi -

Pauvre Moi...L'occaso est loin, le désir ronge.

je ne me sens pas italien, mais heureusement ou malheureusement je le suis

souvenirs du temps perdu



quand je mangeais encore des pâtes, buvais des heineken et vidais souvent le cendrier débordant de nos mégots...




quand le mercredi j'avais hâte de sortir m'acheter Charlie Hebdo (et le Canard)

Marina Petrella

J'y pense souvent, presque tous les jours. Faites comme moi, pensez-y.

(Et lisez, pour vous faire une idée (littéraire) de l'ambiance dans les milieux qui ont donné racine au terrorisme italien, un roman méconnu de mon académicienne préférée et controversée, Marguerite Yourcenar, Denier du rêve, Grasset, 1934, et Plon (remanié et réécrit), 1959).

mardi 29 juillet 2008

Bas blancs


Gustave Courbet, Les bas blancs, 1861
(voir à ce sujet le raffiné délire de Paul-Armand Gette sur paularmandgette.com; des beaux blogs, cela existe)

Achat Réfléchi



Ce matin, la bonne nouvelle. Je ne sais pas si je la veux vraiment, mais j'y réfléchis depuis longtemps, et entre temps, voilà: elle est venue par elle-même, toute seule.
La gentille femme de la boutique de bureautique m'a appelée vers 10h40, après le premier thé.
Ma Brother AX-410 est arrivée. Au diable l'ordinateur et l'écriture virtuelle. On commence à écrire, pour du vrai. J'ai même fait sur mon nouveau carnet une liste de lectures qui me seront utiles pour trouver le juste ton, s'il y en a un. Entre temps, pas beaucoup d'autres nouveautés. Je ne vois personne. Je t'attends. Je ne descends même pas pour jeter le carton de ma Brother. Je te désire comme un cheval court le désert. Je mange. Je prie.

J'aurais en réalité préférée celle-ci:








mais pas possible.

lundi 28 juillet 2008

Soirs d'été

j'ai fini par sortir et acheter un carnet tout rose avec des imprimés circulaires en plastique recyclé, très écolo, fait en Inde je crois, Nature & Découverte, centre commercial Euralille, beaucoup de femmes armées de poussettes, j'ai un t-shirt noir avec un imprimé de roses rouges, un pantalon blanc style burnous, pas de maquillage du tout, le carnet rose me servira pour noter les étapes problématiques, et me remémorer les notes importantes, concernant la rédaction de H2C.
Questo libro s'ha da fare.
Soir aéré. Vers l'ouest, un ciel sombre et orageux. A l'est, les sommets des arbres courbés par la brise estivale. Dans la rue, une poussette toute mince, abandonnée. Soir de silence et calme - après notre beau dimanche - où je tacherai de commencer la relecture de H2C. Je vais sortir avec J pour le diner. Il le mérite. Il s'est bien occupé de mon fauve pendant que j'étais en vacances. Je préfère de loin rester ici, penser à toi sans savoir que penser, prendre l'air à ma fenêtre, écouter la s. Achoura, lire l'étonnant commentaire au goût kabbalistique trouvé ce matin par hasard sur la toile (je t'en parlerai, mais tu en seras ennuyé avant que j'en termine l'explication), essayer de revoir encore une fois, sous mes paupières, la forme de ton corps sur le matelas, sur les draps rouges, pendant que tu dormais, hier après-midi

ma tête, ce soir

ma tête, ce soir

Accouplé à la peur
entre la vie et le vide

le cou engendre le couteau

et le Coupeur de têtes
suspendu entre la tête et le corps

éclate de mou rire

(Ghérasim Luca, A gorge dénouée)

de quoi Elise est-il le nom?

nous sommes nombreux mes frères