dimanche 31 octobre 2010

Tutti i morti

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo - Pauca Meae (Les Contemplations)

mardi 26 octobre 2010

Ministère Amer





Ministère A.M.E.R. - Un été à la cité
(album "95200", 1994)

Passi
Sarcelles-Garges, 11 heures, le soleil brille, brille, brille.
Je me lève tard tant pis, je chercherai du taf lundi
J'allume ma stéréo sur du lid-so,
Le temps de regrouper mes idées avant ma série préférée.
Je vais me doucher déjeuner et mettre mon nouveau Lacoste pour flamber.
Oh merde qu'est-ce que je vais encore fout'de ma journée.
Les bécanes font un bruit à réveiller un mort.
La capitale des lascars n'est pas tranquille pour un mec qui dort.
Cette nuit, j'ai fait un rêve à vrai dire un cauchemar,
Faut que j'écrive ça fera sûrement un rap pour plus tard.
Il est midi, la chaleur fait monter chez moi l'odeur du "chep" et cantonnais du deuxième,
Le couscous et colombo du troisième mélange au saka saka du quatrième.
Comme le dit Jacques Chichi décontracté à chaque étage,
Ça sent la bouffe, une vie de louf.
Dans mes escaliers tout le monde a signé, d'autres ont pissé,
Des chiens ont chié. Il n'y a plus de respect
Donc la gardienne gueule sa mère, fait des simagrées.
Ma famille crie : trouve un métier. Je dois m'évader.

Il est 13 heures je descends faire du biz dans le quartier.
Un mec de la base propose un putain de plan naze.
Ce chien-pédé-enculé a du me prendre pour un toxico.
De plus eu plus crevards tous prisonniers de la nai-mo.
Dur, dur de penser au cachot alors qu'il fait chaud.
On surveille ses arrières pour ne pas se faire serrer, c'est ça un été à la cité

Stomy
14 heures, le soleil brûle sa mère. On pourrait fondre du cobalt.
Moi et mes sauces, on grille nos culs de nègres sur l'asphalte.
Ceux en galère de femmes ou allergiques à Paname
Restent se faire de l'argent dans la dinam.
Messieurs, mesdames, attendre par ce temps c'est chiant.
On se raconte des histoires d'avant, du bon vieux temps,
Comme si on avait cinquante ans.
Quelques flics s'arrêtent, font du cinéma pour montrer aux français
Qu'ils peuvent entrer dans les cités.
Mais quand il y a du dawa Vous avez appelé la police ?
Ne quittez pas. En voyant passer les raclies de la te-ci
Je pense à celles parties au pays. Elles vont revenir cramées,
Bondas bronzées, bondas bombées.
Elles seront trop bonnes, elles voudront qu'on leur donne.
Et le Dieu Vacances les aura changées en cochonnes.
Certains ont repris le ballon, se prennent pour des champions.
Faux goumés pour s'amuser en même temps pour se tester.
Le marchand de glaces passe.
Petits négrillons et bougnoules ne tiennent plus en place.
Kalis après kalis. Seize après seize. Nistoires sur les mecs qui pèsent.
Histoires de baise.
On ne voit pas le temps passer, normal, ti mal, c'est ça un été à la cité.

23h30, les boutiques ferment. On fait les comptes.
Bonne journée. Ca te tente ?
Certains veulent faire nocturne.
Parler, rigoler, crier (au clair de la lune), jouer à chat policier.
J'ai déjà donné. Je vais dérouler Blanka
Pendant que les stokmas de deux en tee-shirt ont froid.
Les petits du haut de leur fenêtre nous guettent et veulent en être.
Avant qu'un trou du cul de cocu nous tire dessus,
Je m'arrache, le temps de yégri des vilcis,
Savater des camés qui viennent traîner dans le quartier.
Je ne sais pas ce que vous foutez,
maintenant vous savez comment se passe un été à la cité.

Passi
Minuit direction le camion pour s'envoyer un guèse.
Tard le soir, là où la chiré pèse.
Vannes sur vannes chacun prend sa part.
Les sauces en savent beaucoup et le remettent sur le trottoir.
On vit au jour le jour on a fait du profit. C'est une putain de saison.
L'heure du sommeil pousse le désir des chattes.
Donc certains escaladent pour dormir chez leurs rates ou chez la tienne.
Toute façon l'été on tâte les tétés en chaleurs sont les chiennes.
Une heure, fatigué, je rentre à la case, tandis qu'à la télé rien que du naze,
Je vais me coucher. Encore un jour où j'étais goût-dé.
Demain la même journée. Oui ça c'est un été à la cité

dimanche 24 octobre 2010

Ambiance du dimanche


Madonna - Frozen
envoyé par johndee666. - Clip, interview et concert.



Mmmmmmm... If I could melt your heart
Mmmmmmm... We'd never be apart
Mmmmmmm... Give yourself to me
Mmmmmmm... You are the key

ma tête, ce soir

ma tête, ce soir

Accouplé à la peur
entre la vie et le vide

le cou engendre le couteau

et le Coupeur de têtes
suspendu entre la tête et le corps

éclate de mou rire

(Ghérasim Luca, A gorge dénouée)

de quoi Elise est-il le nom?

nous sommes nombreux mes frères