lundi 23 février 2009

Les mauvaises nouvelles arrivent toujours au soir

Ce matin encore, j'y pense avec obsession et sens le besoin d'en parler avec quelqu'un.

Juste hier, ou avant hier, je parlais à j. de la paix de mon balconnet sur la place al-Hussein, où je prenais le soleil, lisais, écrivais, coupais les ongles pendant que le monde défilait sous mes yeux. Un monde en paix, à priori, un monde qui se mélange et promène dans un lieu sacré...des couples, des enfants, des groupes de 'touristes', des religieux en djellaba, des heureux anonymes. Et moi aussi, heureuse, au-dessus de tout cela, à croire que ce lieu idéale restera à jamais mon refuge sans tâches...

Une bombe artisanale a explosé dans ce lieu idéale, juste hier soir.
Je me suis vite demandé si les haut-parleurs de la mosquée Al-Hussein ont lancé l'appelle à la prière du soir, dans les heures qui ont suivi l'explosion, cet appelle qui résonne dans la ville comme l'écho d'un vent venant d'ailleurs.

Je pense aux chasseurs de l'hôtel al-Hussein, ceux habillés en vert avec lesquels j'évitais de prendre l'ascenseur et qui m'ont offert un bon thé chaud la nuit de mon départ.

Sont-ils traumatisés? Ont-ils lancé la grenade depuis la terrasse de l'hôtel, où j'ai passé de si purs moments de contemplation, en écrivant comme une débile mon journal intime? Le terroriste, est-il celui qui te sert le café le matin et qui laisse également rentrer, pour une poignée de guinées, des gens louches dans l'hôtel?

Encore trop choquée pour savoir quoi en dire, je médite cette image de David Roberts, dont j'ai vu récemment une vue de Jordanie qui était très bien aussi.


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ma tête, ce soir

ma tête, ce soir

Accouplé à la peur
entre la vie et le vide

le cou engendre le couteau

et le Coupeur de têtes
suspendu entre la tête et le corps

éclate de mou rire

(Ghérasim Luca, A gorge dénouée)

de quoi Elise est-il le nom?

nous sommes nombreux mes frères