lundi 18 août 2008

Houda est heureuse


J'ai tourné le sablier.

On ne connaît véritablement que ce que l'on n'explore pas avec l'action. L'action appauvrit, enlaidit. Elle dénature et déforme une réalité qui à elle seule suffit: celle de l'esprit.
L'esprit et l'amour, sont la même chose. L'esprit et l'art, sont la même chose. L'imagination est la substance de l'esprit. L'image (au sens aussi de copie, de double, de possibilité d'altérité et de reproduction) est le langage de l'esprit.
L'esprit, est une maladie mortelle.
Nous sommes malade de ne pas être complètement absorbés par notre être spirituel.
Ce dernier, qui ne se reproduit qu'à l'intérieure de sa propre espèce, et n'est prolifique que là où l'incertitude règne et peut céder la place à l'élan vers la connaissance, se débat dans les eaux troubles de l'action - alors qu'il n'est pas certain, pour finir, que l'essence de l'être humaine soit dans ce qu'il fait.
Nous sommes habitués à penser le dualisme alors même qu'il nous déçoit et nous est insuffisant. Nous ne sommes pas de manière alternée corps et âme; les deux ne sont pas consubstantiels non plus. Ils ne s'influencent pas mutuellement, contrairement à ce qu'on croit - parce que là il y a guerre, il ne peut pas y avoir harmonie ni osmose.
C'est pour cela que la procréation ne représente pas forcement une filiation spirituelle, ou artistique. Un artiste peut ne pas accoucher d'un artiste. Un footballeur accouchera plus probablement d'un footballeur.
(Après avoir passé mon dimanche à regarder un match de foot amical - pour soutenir mon voisin footballeur - j'ai enfin compris que courir derrière une balle est une activité dépourvue de toute noblesse et de toute beauté. Aliénant, abrutissant. C'est la balle, qui gâche tout. Sa rondeur, évidemment étonnante pour le monde bidimensionnel que nous portons en nous, cesse à la fin d'être intéressante, pour devenir la plus ridicule des données géométriques et sensorielles. En revanche, les grecs anciens faisaient des Jeux Olympiques surtout l'occasion de célébrer le beauté sous sa forme de puissance physique. Les Jeux étaient le festival de la beauté unie à l'excellence du corps.
La beauté et l'esprit, sont la même chose).



Je tourne le sablier et commence ainsi à t'aimer par le seul esprit, car mon corps, longtemps martyrisé par son insuffisance, a besoin d'un long regard sur le calme de Dieu.

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ma tête, ce soir

ma tête, ce soir

Accouplé à la peur
entre la vie et le vide

le cou engendre le couteau

et le Coupeur de têtes
suspendu entre la tête et le corps

éclate de mou rire

(Ghérasim Luca, A gorge dénouée)

de quoi Elise est-il le nom?

nous sommes nombreux mes frères