samedi 23 août 2008

Encore des chansonnettes





Voir du monde me fait du bien.
Les mystiques disent – les gens, c’est le danger
c’est qu’ils sont mystiques
quant à moi, voir du monde aujourd’hui m’a fait du bien. Parler, écouter, jamais être d’accord. Rentrer et avoir peur, à la maison toute seule, de me replonger en toi, au fond de moi encore toi

ai déjeuné avec J, et nous avons eu une conversation intéressante. Il m’a même demandé comment va mon livre. J’adore les gens qui me demandent comment va mon livre. J’aimerais ne jamais les décevoir, en un sens donc ne jamais le terminer, ce livre. Comme ces vieilles figures romantiques et pathétiques qui remplissent leur archives d’écrits inachevés comme on remplit un vase de marguerite. Pour décorer son intérieur, et faire pourrir des fleurs devant tes yeux, à cause de ta paresse.
En littérature comme en amour, je m’élance et puis je recule.

Toi, tu es ma seule réussite, mon unique œuvre achevée, mon imposant échec – l’échec de ceux qui tentent et qui échouent, et qui n’ont pas fait économies d’efforts, ni de souffrance. Et si on voit dans l’achèvement une forme d’imperfection, une mise en acte qui rend impure la sacralité de ce qui n’est pas réalisé en ce monde, nous sommes alors les plus parfaits des amants. Car nous savons que les retrouvailles ne sont ni proches ni lointaines : elles sont juste au tournant de chaque chemin que nous parcourrions en ce monde. Chaque pas m’amène à toi. De moi, tu fuiras à chacun de tes pas.
Cela m’a fait plaisir de rencontrer D. Elle est belle et fragile, j’adore ses petites ridules autour des yeux. Elle a mon âge. Elle ne me ressemble pas. J’aime sa fragile beauté qui nécessite d’un homme pour retrouver ses raisons d’être. Je voudrais être l’homme dont elle nécessite.
Rencontré aussi A., et M. Des frères. Parlé un peu vie, religion, déception.
Je termine par te parler manque, à présent.
Vus des beaux film d’amour, les derniers soirs. En t’attendant, je matte des bons film d’amour. Des histoires qui se terminent par la mort. Des histoires vraies. Des engagements, des vraies errances. (Le Professeur de Valerio Zurlini, Romance de Catherine Breillat, Noce blanche de Jean-Claude Brisseau, avec Vanessa Paradis dans le rôle d'une gamine surdouée qui fait tomber dans ses filets un presque vieux et sage professeur de philosophie...).
Tu me manques, mon chien, mon ivrogne. Ton errance n’en est pas une. La mienne, immobile, résulte enfin plus efficace que la tienne. La preuve, c’est que mon adoration est intacte. Mon engagement ne change pas. C’est la guerre. Un obus appelé toi a creusé un fossé entre moi et l’espoir, entre le monde et moi. Lors que je parle aux gens, je voudrais leur dire – vous parlez à un mort, vous parlez à un fantôme, mon corps n’est pas ici avec vous, il est avec lui, il est dans le creux de notre lit, il est dans mon faux sommeil à coté du sien qui en est un vrai, un sommeil sec d’ivrogne. Mon repos, mon réveil, j’ai tout laissé en ces mains impures. Mes gens, c’est lui. Mon danger, c’est lui.

Bonne soirée, les gens. Rideaux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai vu Romance au cinéma avec un très bon copain. À notre gauche, un type se branlait. Aujourd'hui je ne sais toujours pas pourquoi. Je ne me branle jamais devant un mauvais porno.

Elise a dit…

Je l'ai aussi vu au ciné mais personne se branlait à coté de moi, et moi non plus. La scène où elle fait exploser la baraque est très jolie: on y voit un gentil chat chat blanc qui dort sur des draps blancs le tout sur un fond blanc...dans l'ensemble, je trouve que le film n'est pas si mal, mais j'avoue je suis fan de Rocco Siffredi, eh eh eh...

ma tête, ce soir

ma tête, ce soir

Accouplé à la peur
entre la vie et le vide

le cou engendre le couteau

et le Coupeur de têtes
suspendu entre la tête et le corps

éclate de mou rire

(Ghérasim Luca, A gorge dénouée)

de quoi Elise est-il le nom?

nous sommes nombreux mes frères